Le sombre, c’est pour l’hiver, le clair, pour l’été. Des années d’injonction ont peut-être fini par vous convaincre de remiser le blanc jusqu’au printemps. Voire de le réserver à une période où vous vivrez toute l’année sur une plage. Pourtant, le blanc n’est pas uniquement l’ami des teints hâlés, ni des silhouettes élancées. Bien plus facile à vivre que les préjugés l’affirment, son éclat illumine une tenue et son élégance décontractée galvanise l’allure lorsqu’il s’épanouit sur un cachemire moelleux, un mohair duveteux, un denim épais, un drap de laine bien dense, du velours à fines ou grosses côtes ou de la dentelle délicate.

À lire aussi >>> L’œil de la styliste : c’est du style ou une faute de goût ?

Le blanc d’hiver, ça va à qui et avec quoi ?

Le blanc blanc est loin de flatter tous les teints. Il peut vous rendre blafard ou vous éteindre. Vérifiez à la lumière naturelle. Si, comme le noir, vous trouvez qu’il vous durcit les traits ou fait ressortir les marques de fatigue, préférez-lui des nuances plus chaudes (blanc cassé, crème, rosé ou écru) plutôt que froides, c’est-à-dire légèrement bleutées. Ou alors, éloignez-le de votre visage : un jean écru ne risque pas de vous brouiller le teint mais a toutes les chances de vous simplifier la vie au quotidien.

En effet, les blancs se plaisent avec toutes les teintes du cercle chromatique : des plus douces aux plus toniques. Imaginez la facilité avec laquelle un pantalon écru pourrait réjouir les hauts de votre penderie : blazer marine, pull fuchsia, chemise vert sapin, cachemire sable, manteau gris, caban kaki, pardessus rouge, t-shirt rose tendre, tops gris, camel, violet… tous l’aiment. Pareil avec les imprimés : les pois, fleurs, carreaux, motifs graphiques et léopard s’acoquinent avec les déclinaisons de blanc de manière plus subtile que le ferait le noir, soi-disant sauveur des penderies.

Profitez aussi de sa sobriété pour l’associer à une pièce claire aux vêtements que vous osez moins porter : une blouse bohème grège rassurera une veste tweed oversizée. Un pull irlandais écru amadouera un jogpant argent tandis qu’un velours blanc domptera des bottines léopard… À l’inverse, misez sur sa lumière pour doper une tenue basique : un jean crème égayera un pull basique bien mieux qu’un jean.

Soudain, le matin devient plus simple.

Le blanc, c’est réservé aux brindilles ?

Vous craignez l’effet bonhomme de neige ? Avez-vous déjà tenté une pièce claire (pull, blouse, jean…) ? Vous êtes-vous arrêtée à un coup d’essai peu concluant ? Le premier – et le deuxième – sont rarement les bons.

Si vous avez envie d’éclairer votre vestiaire de l’hiver, arrêtez-vous d’abord sur la coupe. Pull près du corps ou évasé ? Col rond ou roulé ? Slim ou jean large ? Bas évasé ou 7/8 ? Taille montante ? Ceinturée ? Quelle matière ? Quel tombé ? Les coupes et les tissus sont tellement différents et variés que vous trouverez forcément la pièce faite pour vous. Parce que n’oubliez pas, un manteau noir lambda sans tenue sera toujours moins flatteur qu’un manteau immaculé parfaitement coupé.

Pas convaincue ? Pensez aux accessoires qui font le job tout seul : boots ou sacs blancs réveillent la morosité ambiante.

Le total-look blanc, c’est jouable par temps gris ?

Oh que oui ! D’un coup, voilà une embellie. Mais le « white block » est plus délicat à manier que le noir de la tête aux pieds qui, souvent et à tort, est construit sans intention de style. En caban et jean virginal ou en combinaison pantalon crémeuse, vous vous élevez au-dessus de la marée des doudounes grises et des manteaux sombres qui s’accordent à la morosité ambiante.

Pour réussir votre total-look blanc, associez des blancs de nuances différentes en prenant soin de ne pas donner l’impression que l’un d’eux a subi un accident de lavage : à côté d’un blanc pur, un blanc gris peut sembler « sale ». Ne cherchez pas à trouver la teinte la plus proche, au contraire : un top coquille d’œuf s’entendra bien avec un bas crème. À vos pieds, optez pour la couleur de votre choix : du camel au bordeaux en passant par le doré, tout se coordonne.

Bien sûr, le blanc pur attire les taches. Un flare lis bien coupé, c’est élégant mais pas compatible avec une journée pluie-gadoue. Préférez une nuance moins opalescente : une doudoune « lait » ou une veste moumoute « crème » seront plus faciles à gérer qu’une pièce « neige fraîche ». Vous hésitez encore ? Pensez aux sneakers blancs que vous trimballez par tous les temps : plus efficaces et résistants qu’on ne le pensait, non ?