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8 choses essentielles à savoir sur le lin

L’été est sans doute la saison la plus propice pour parler du lin, tellement agréable en été mais parfois si peu flatteur. Justement, j’ai eu envie de faire un point sur les idées reçues autour de cette fibre sous-utilisée ou parfois, il faut bien le dire, travaillée sans inspiration.
Le lin est écolo : vrai et faux
Contrairement au coton ultra gourmand en eau, le lin reste une des fibres les plus « propres » : sa culture ne nécessite aucune irrigation (la pluie lui suffit) et sa transformation ne génère qu’une micro quantité de déchets, généralement transformés pour faire du papier et utilisés pour du terreau ou de la litière. Ça se corse lorsque le lin récolté en Europe est expédié en Asie pour y être traité avec une forte consommation d’eau. Ce qui est évidemment proscrit s’il reste en Europe avec des normes bio. Pas terrible non plus d’envoyer le lin à l’autre bout du monde pour le filer et le tisser avant de le renvoyer ici (et ça, vous ne le lisez pas sur l’étiquette de composition qui oublie de parler du sourcing des matières premières). Alors si vous visez une penderie écoresponsable, privilégiez les labels comme OEKO TEX® ainsi que MASTER OF LINEN® et EUROPEAN FLAX® qui certifient l’origine et la traçabilité d’un lin responsable qui ne sort pas d’Europe.
Gerbe de lin qui deviendra robe, veste, pantalon
Le lin, c’est européen : vrai et faux
La France occupe le premier rang de la production mondiale. Mais dans notre pays, on le transforme essentiellement en textile pour la maison et l’ameublement. Pour l’habillement, le tissage et le tricotage doivent souvent être réalisés à l’autre bout du monde (Chine et Inde) avant de revenir par ici sous forme de rouleaux de tissu. Heureusement, pas besoin d’aller si loin : on sait transformer le lin en Belgique, au Portugal et en Biélorussie, notamment à Orcha, dans la région de Vitebsk, patrie de Chagall, où se trouve encore la fameuse usine de filatures créée en 1830 dont la spécialité est le lin lavé sous une multitude de grammages et d’aspects. Le monde de la mode, notamment du luxe, connaît cette filature par cœur.
Le lin n’a aucune tenue : vrai et faux
Il y a lin et lin avec des trames, des épaisseurs et des lavages différents. Pour choisir un vêtement en lin, je vous recommande de regarder avec vos yeux… et vos mains. Vous reconnaîtrez le lin cheap à ses fils tissés peu serrés et son aspect rêche. Sur vous, il sera transparent, peu confortable, il risque de picoter et en cinq minutes, votre tenue ne ressemblera à rien tant elle sera froissée. Qu’il soit fin ou souple, fiez-vous plutôt à sa trame irrégulière et à sa douceur inouïe. C’est la première qualité du lin lavé : ultra fluide et doux comme un nuage.Le lin, ça froisse trop : vrai et faux
Si vous avez envie d’un pantalon en lin, privilégiez la version « lavée ». Il se froissera très peu. Et s’il se froisse (surtout dans sa version fine), ce sera plus raffiné que chiffonné. Plus élégant que perturbant. Parce qu’il saura garder sa forme. Alors oui, le lin a de la puissance stylistique ! La preuve avec mon tailleur cool chic que je saurai facilement dissocier. On peut aussi trouver des robes en lin parfaitement élégantes pour les cérémonies de l’été (top pour les coups de chaud !!).
Il suffit de laver sa chemise en lin pour obtenir du lin lavé : faux
Le lin lavé, qu’est ce que c’est ? Ce n’est pas du lin mélangé à du coton ou du lin qui serait resté dans l’eau le temps de l’assouplir. Pour le produire, la manufacture le « lave » avec une toute petite quantité d’eau dans un gros tambour avec des petites billes en céramique et des enzymes naturels (= on dit qu’il est « stonewashed »). Si le processus a été bien réalisé, on obtient un tissu précieux, vivant, avec une personnalité que je trouve bluffante. À savoir : plus il est épais, plus il est cher.Le lin, c’est vieillot : vrai et faux
Quand on pense lin, peut venir spontanément à l’esprit l’image de ces tuniques droites sans col et de ces pantalons larges élastiquée, à taille unique. Des vêtements ultra confortables mais ni structurés, ni travaillés qui donnent vite l’impression de ressembler à une vieille dame en pyjama. On a le droit d’avoir ses moments « vieille dame en pyjama » mais ce n’est pas forcément la meilleure façon de se sentir forte et en confiance. Je préfère aller chercher du côté des pièces un peu plus élaborées, conçues dans un beau lin lavé, avec des finitions irréprochables (les fils de finition ne pendouillent pas, les coutures ne tournent pas). La trame a tellement de personnalité que la coupe n’a pas besoin d’être tarabiscotée : le côté épuré va bien à ce tissu.

Le lin, c’est pour l’été : vrai et faux
Tout dépend de son tissage. Plus il est aéré (fin, transparent et semi-transparent), plus il laisse la peau respirer. Plus il est serré (épais donc assez lourd), plus il retient la chaleur. Ce n’est pas pour rien si les chats adorent dormir sur des draps en lin ! C’est une matière thermorégulatrice : idéale par temps chaud et pour voyager en choisissant un grammage fin (entre 90 gr/m2 et 120 gr/m2) et étonnante pour se réchauffer dans les grammages supérieurs.

Le lin, c’est fait pour durer : vrai
Il traverse les années sans pelucher et devient de plus en plus souple au fil des lavages sans rétrécir (pour le lin lavé). Mais attention, ne laissez pas vos vêtements en lin tremper dans l’eau : la fibre risque de se casser et de perdre son élasticité naturelle. Glissez-les dans la machine avec une lessive pour tissus délicats, lavez à 40° degrés max et n’essorez pas à plus de 600 tours. Séchez-les plutôt à l’air libre, sur un cintre ou à plat et repassez-les encore humides. Ou, faites comme moi, utilisez un steamer.
Ce texte a été écrit en partenariat avec FEEL STYLE qui m’a offert la tenue de mon choix. Vous pouvez découvrir la marque sur son site et sur son prochain pop-up parisien qui aura lieu du 10 au 30 juillet
au 37 rue des Petites Ecuries 75010 Paris

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