Retour

Ce vêtement que vous garderez toujours

Quand je visite des penderies, chaque vêtement est passé au crible. Il y a les recalés qui filent à la trappe sans espoir de retour, les doublons qui se copient entre eux et finissent par s’ennuyer, les “je te donne une deuxième chance”ravis de revenir et les bons élèves qui confirment leur passage en classe supérieure.

J’attends toujours avec impatience l’arrivée du vêtement qui va raconter une histoire. 
C’est la pièce incroyable achetée sur un coup de tête  pour accompagner un moment de joie, la blouse colorée qui donne « toujours » bonne mine, les bottes de rêve venues confirmer que vous avez bien mérité cette promotion, le manteau foufou qui raconte que si, si vous avez de la fantaisie…C’est parfois un vêtement  troué, rapiécé, amoché et plus jamais porté… Malgré tout, il a une place particulière dans votre cœur.
Il parle de la façon dont il a illuminé un jour de blues, créé une rencontre inoubliable, rythmé un été spécialement solaire, secoué une vie de couple ronron, égayé un anniversaire…

C’est la chemise héritée d’un père. Vous ne la portez pas mais grâce à elle, il est un peu là.
C’est l’écharpe mitée tricotée par une grand-mère. Pas possible de la jeter.
C’est le sweat piqué à une copine de fac partie à l’autre bout du monde, importable mais il a une place précieuse sous votre pile de pulls.
C’est la robe offerte par votre homme un jour de vacances. Elle n’est pas tout à fait à votre goût. Mais vous la portez de temps en temps parce que c’est « sa » robe et justement, vous l’aimez pour ça..
Vous me dites que vous n’avez pas envie de vous séparer de ces pièces tellement vivantes à vos yeux.Voir cette pupille qui s’anime (“c’est un cadeau de mon mari !”) et qui dit “on n’y touche pas  !” me touche beaucoup.
J’imagine la quête du “mari” dans le magasin, les hésitations, le “oui, oui, c’est pour un cadeau”…
Offrir une robe, ce n’est pas anodin. Garder un vieux t-shirt de la fac non plus.

J’adore tellement ces histoires du « vêtement qui raconte une histoire » que j’en ai fait un podcast. J’ai hâte d’écouter la prochaine ! Peut-être dans votre penderie. Ou au micro de mon podcast.

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