Pourquoi vos goûts peuvent (vous) surprendre

Votre penderie est remplie de jeans slim et un jour, vous vous mettez en quête d’un jean large.

Vous adoriez vous percher sur des talons (« rien de plus féminin », disiez-vous) et vous voilà heureuse de cavaler en sneakers.

Vous vous trouviez chic et nette en noir et maintenant, vous rêvez de couleurs.

Vous avez ricané à l’arrivée de l’oversize et six mois plus tard, vous raffolez de votre blazer ample.

Etc…

J’encourage les  bouleversements vestimentaires consentis.
C’est le mouvement. Donc la vie.

C’est fou comme la mode nous fait (parfois) aimer des formes, des matières, des associations ou des couleurs qu’on trouve atroces au premier regard. À force de les voir dans les magazines, les réseaux sociaux et les vitrines, on veut sa part de gâteau.

L’inverse peut se produire : on peut continuer à trouver les Ugg atroces et le jean boy-friend trop mou de la cuisse. Ou être saturée du tic mode du moment : ras le bol de voir des grosses semelles et des surchemises partout.

Bref, on a un avis.

Trouver son style peut mettre du temps. On sait, on sait plus. C’est difficile d’avoir un regard juste sur soi.

Avec l’âge, logiquement (mais pas toujours), on apprend à savoir ce qui nous va et on a compris l’intérêt de faire évoluer son style. On regarde la mode avec un œil différent, parfois plus orienté vers de la fantaisie ou au contraire vers une sobriété bienvenue. On se concentre sur ses couleurs, les basiques bons pour soi et des pièces plus audacieuses. Plus sûre de soi, avec une penderie bien triée, on devient plus créative.

On change de job, de vie, de ville, on réalise qu’on continue à s’habiller toujours pareil et que là, il serait peut-être temps d’arrêter le jean + t-shirt à messages + Converse.

Et finalement, on découvre que des tenues plus « femme » ne nous vieillissent pas de dix ans. C’est même l’effet inverse. On ose même des accessoires inattendus qui nous secouent un peu.

C’est (souvent) compliqué. Il faut se réapproprier un corps qu’on ne connaît plus et des formes qui bouleversent les habitudes vestimentaires. On peut rester campé sur une taille (quitte à être mal à l’aise) ou sur un style (quitte à ne plus s’y sentir chez soi). Ou, mieux, en profiter pour revoir sa copie.

C’est à dire à s’ouvrir à d’autres propositions, tester des options, se tromper, recommencer… et découvrir que cette coupe, cet imprimé, cette matière… finalement, ça marche plutôt pas mal, et même très bien avec cette silhouette là.

Avec la confiance en soi, on moins timide face aux vêtements. Alors on tente des expériences. « Tiens, et pourquoi pas une chemise à carreaux ?”. Loupé ? Pas grave, on fera mieux la prochaine fois. « Et une banane, ça serait pas mal, non ? »

Si on s’amuse, c’est encore mieux !

Voilà comment, au fil du temps, on se retrouve avec une penderie en joyeuse ébullition.