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Comment éviter le pressing

Chemisier et pantalon 100% coton Petite Mendigote (lavage délicat à 30°)
« Surtout pas de pressing ! » me préviennent certaines de mes clientes avant un shopping accompagné. Je comprends la restriction, j’ai la même : je mets de côté tous les vêtements qui imposent le pressing et je me méfie du lavage à la main : je sais que je les délaisserai au profit des pièces moins contraignantes.Et puis  je n’ai pas le temps de jouer la lavandière ni de faire des A/R à la teinturerie pour un chemisier ou une robe portés une fois. À force, ça finit par doubler le prix du vêtement et j’ai peur de récupérer des pièces tachées (c’est arrivé plusieurs fois). Et puis, j’essaye de limiter les polluants : le pressing écolo le plus proche de chez moi ne m’a pas convaincu sinon par son inefficacité sur l’odeur récalcitrante d’un manteau acheté en seconde main (mais je suis certaine qu’il existe des endroits plus pros que cette chaine).

C’est sûr, ce n’est pas toujours possible de laver tout soi-même : difficile de se charger des manteaux, des grosses vestes, de la robe de soirée ou de cérémonie et du cuir que j’emmène chez un pro. À quelques exceptions (je vous en parle plus bas).

Robe en viscose Boden (lavage 30° machine)
 “Nettoyage interdit” sur l’étiquette, ça veut dire quoi ?

Ça dépend. Par précaution (pour éviter les ennuis), les fabricants préfèrent mentionner que leur robe / pantalon / chemisier etc ne supportent pas l’eau. C’est souvent faux. Mais les tissus ne sont pas tous égaux. Par exemple, certaines soies détestent l’eau. D’autres l’adorent.

Pour ma part, je lave la soie à la main dans une eau tiède sans la laisser tremper (sinon elle peut gondoler). Et jamais au grand jamais, je ne l’essore à la machine, ni ne la mets au sèche-linge (je suspends ou fais sécher à plat). Idem avec la viscose qui, c’est normal, cartonne une fois mouillée mais retrouve sa forme une fois le vêtement sec et repassé (ou steamé).

Blouse en viscose Ekyog (lavage délicat 30°)
Alors comment savoir ce qui va supporter le lavage ?

C’est une question d’expérience mais sachez que s’il y a un peu de polyester ou autres fibres synthétiques de bonne qualité, il y a plus de chance que le tissu résiste.

Lisez l’étiquette de lavage (ou les instructions dans le descriptif de l’eshop) et demandez confirmation auprès du vendeur qui, si c’est une personne bien renseignée, doit pouvoir répondre honnêtement. Je pose toujours la question avec insistance. Si la réponse est : “pour cette robe, c’est pressing o-bli-ga-toire”, je passe mon tour. Tant pis, je me connais, je sais que j’hésiterai à porter un vêtement délicat. Si la réponse est “oui, vous pouvez la laver au programme laine”, je peux me laisser tenter.

Chemisier 100% soie Boden (lavage main uniquement)
Comment laver soi-même un blazer

Cathy, une fidèle lectrice de mon blog, m’avait donné ces conseils que j’ai pu appliquer pour plusieurs vestes en velours :

A la machine : mettre sur l’envers le vêtement boutonné. Choisir le programme laine avec peu de lessive ou du savon noir dilué dans le tambour. Surtout pas ou peu d’essorage (300/ 400 tours max). Suspendre le vêtement remis à l’endroit.
Lavage main : dans l’évier ou la baignoire, à l’eau tiède (pas chaude), avec peu de lessive laine (du savon noir dilué ou du savon de Marseille), laisser tremper le vêtement, le presser doucement. Rincer plusieurs fois soigneusement. Ne pas tordre mais presser doucement la veste pour éliminer un maximum d’eau, ou mieux, essorer très peu en machine (300/400 tours maxi) et suspendre.

Dans les 2 cas s’il y a des taches, frotter avec du savon de Marseille, retourner la veste sur l’envers et savonner délicatement toute la doublure.

Veste en velours Harris Wilson 100% coton (lavage 30°)
Quelle est la méthode de lavage la plus sûre pour la laine ?

La laine aime l’eau. Le cachemire aussi : il devient plus beau avec les lavages. Je vous conseille le programme laine à froid avec un essorage doux (500 tours max) pour ne pas feutrer votre pull. Puis un séchage à plat (un cintre le déformerait). Sinon, vous pouvez le laver à la main sans le laisser tremper dans une eau légèrement tiède et savonneuse (top : le savon de Marseille ou le savon noir) suivi d’un rinçage délicat à la même température (sinon ça feutre) et d’un séchage à plat sans tordage (essorer légèrement dans une serviette) pour éviter les déformations.

Evidemment, zappez le sèche-linge sauf si vous voulez récupérer un pull taille bébé.

Ça bouloche ?

J’ai investi il y a quelques années dans une petite machine qui mange les bouloches : c’est idéal et bien plus respectueux qu’un rasoir.

Que faire avec une pièce qui a rétréci ?

Le retour en arrière existe… parfois !

– si votre pull chéri se retrouve en taille 12 ans, laissez-le barboter une demi-journée dans de l’eau tiède dans laquelle vous aurez ajouté un peu d’après-shampoing puis roulez-le dans une serviette pour l’essorer avant de le faire sécher à plat en étirant doucement le corps et les manches (à faire plusieurs fois pendant le séchage).

– si après lavage, votre chemisier en mousseline de soie ressemble à un top de petite fille, c’est normal. Pas de panique : repassez-le à la vapeur, la chaleur l’aidera à retrouver sa taille initiale. J’ai essayé, ça marche !

D’ailleurs, comme je vous l’ai déjà dit lors d’ateliers, j’ai remplacé depuis longtemps le fer à repasser par un défroisseur de voyage : c’est très efficace (si vous êtes du genre à repasser draps et serviettes, ça ne suffit pas).

J’en profite pour vous recommander les meilleurs amis de mes sessions « machine » :

– le savon au fiel de bœuf pour éliminer les taches avant le lavage
– le filet pour les pièces délicates (empêche les trous)
– les lingettes qui limitent les accidents de décoloration

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