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S’aimer en maillot

Nue chez vous, vous connaissez. Vous maîtrisez à peu près. Même si c’est compliqué, vous pouvez vous arranger avec votre reflet dans la glace, la lumière et la distance qui vous avantagent.

Face à un miroir inconnu, une lumière crue, des ombres bizarres, l’histoire se complique.

En maillot à la plage, on est tous à poil. Ou presque.

On ne peut plus compter sur les vêtements qui nous aident à nous sentir mieux.

Plus possible de tricher avec une robe droite qui camoufle un ventre qu’on trouve trop rond, des petites manches qui masquent des bras jugés mollassons ou maigrichons, un pantalon fluide qui fait oublier des genoux épais, des fronces qui font disparaître des fesses plates… Pas moyen de camoufler ce qui nous dérange. Nos « défauts », en tout cas ce qu’on a du mal à apprécier chez nous, nous sautent aux yeux. Encore plus avec une « self-esteem »  tourneboulée.

Et croyez-moi, ce n’est pas une question de taille. On peut se sentir mal même avec un ventre plat et des jambes allongées. J’entends et je vois suffisamment de corps en rendez-vous pour le savoir.

Même si on voit davantage de silhouettes différentes dans les magazines et les pubs, je comprends qu’on puisse souffrir de cette tyrannie du corps parfait entretenu par des dizaines d’années de corps super photoshopés.

Il y a aussi la morphologie qui change, après une grossesse, un traitement, une maladie, la ménopause… C’est très difficile de regarder et d’apprécier d’emblée une silhouette qu’on ne reconnait pas.

Aucun message « body positive »  du style « aime-toi, toutes les femmes sont magnifiques » ne font de miracles instantanés.

Ça vous regarde intimement, vous et votre histoire personnelle, de mettre plus ou moins de temps à accueillir votre corps.

Comme je le fais en séance, je vous invite à ne pas projeter ce que vous pensez que les autres voient ou pensent de vous. D’ailleurs, ça n’a rien à voir avec vous.

En revanche, vos proches, ceux qui vous aiment, vous regardent comme une personne, dans la globalité. Pas de façon morcelée comme vous le faites lorsque vous vous fixez sur des bouts de votre anatomie.

Commencez par dire merci à ce corps qui vous accompagne depuis tant d’années, vous permet d’avancer, d’aller de l’avant, plus ou moins, plus trop comme avant, de faire du vélo, de marcher, de sentir l’eau fraîche courir sur vos cuisses, le sable filer sous vos pieds… C’est un ami qui vous veut du bien.

Offrez-lui du soleil, de l’ombre, de la lumière, une nourriture saine, des plaisirs, du plaisir, un maillot qui lui plaît, une robe de plage toute légère, une crème qui sent bon… Soyez douce avec lui. Avec vous. Et les autres.

Et si votre mental vous tourmente, songez à vous faire aider.

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