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Et ça, c’est (encore) de mon âge ?

J’entends régulièrement cette question en séance. Quel que soit l’âge, à 35, 55 ans ou 65 ans, on se questionne sur la limite d’âge à ne pas dépasser pour porter tel vêtement. Autrefois, à une époque lointaine (mais peut-être pas si lointaine), on ne se posait pas la question : à l’approche de la quarantaine, on se coupait les cheveux, on se faisait un joli petit carré et on rallongeait ses jupes.

Aujourd’hui, même si on est bien dans son âge, on peut se surprendre à s’interroger : ne vais-je pas avoir l’air ridicule / prétentieuse/ à côté de la plaque / pathétique (et j’en passe) avec une robe bohème et des godillots ou un t-shirt des Doors sous mon gilet ?

En réalité, cette histoire de limite d’âge devrait moins obéir à des diktats que suivre des critères intimes et personnels : goût / allure / silhouette.

Je vois pourtant beaucoup de femmes, quelques hommes aussi, qui s’interrogent. C’est normal. On lit et on entend encore tellement de prises de position sur ce qu’on ne doit plus porter après un « certain » âge.

Résultat, pour éviter le jeunisme, certaines femmes limitent les prises de risques vestimentaires. Elles rangent leur Converse et leur slim brut à regret et regardent la mode de loin, comme si elle était réservée aux « jeunes » (ce qui n’est pas entièrement faux, malheureusement).

Bien sûr, avec les années, on peut souhaiter se tourner vers une garde-robe différente, plus simple et basique. D’ailleurs, je vous encourage à faire régulièrement le point sur vos envies et votre silhouette.

Mais il y a une différence entre ne plus aimer le court, les godillots et les sweat-shirts bariolés et se rabattre sur une mode fade et frustrante, qui à coup sûr, vous ajoutera quelques années. Pourquoi se passer de couleurs franches si on les aime ?

Tout se source dans votre histoire personnelle, dans votre rapport à votre corps et à vos vêtements.

Interrogez-vous. Demandez-vous où vous souhaitez aller, pas forcément là où la société vous indique le chemin.

A l’âge où on s’interroge sur l’âge, j’ai remarqué deux attitudes qui s’opposent : les femmes qui veulent se rapprocher d’un dressing minimaliste, sobre, élégant et efficace et celles qui, enfin, se disent qu’elles vont oser se lâcher. Par exemple, craquer pour des Doc Martens à 45 ans.

L’essentiel est de vous sentir à votre place, de suivre une certaine continuité stylistique et d’être en cohérence avec la personne que vous êtes, à l’intérieur et à l’extérieur.

De choisir les bonnes pièces pour vous et d’être encore plus vigilante sur la qualité du tissu et des coupes.

De mixer vos vêtements autrement, pas comme le ferait une ado.

Aujourd’hui, si on veut, on peut être joueuse. Un peu, beaucoup… Ou plus trop.

C’est ça qui est bien.

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